Je suis moi parce qu’ils étaient eux

« J’ai toujours pensé que  j’avais à répondre à des questions que le destin avait déjà posées à mes ancêtres, mais auxquelles on n’avait encore trouvé aucune réponse ».

Carl Gustav Jung

L‘analyse transgénérationnelle, souvent popularisée sous le nom de « psychogénéalogie », est une thérapie qui consiste à prendre conscience des transmissions psychiques héritées de nos ascendants. On part des difficultés du présent pour remonter le temps (4-7 générations) et explorer l’inconscient de notre système familial : mécanismes de défense, secrets de famille, traumatismes mal ou pas digérés, injonctions, loyautés invisibles… Le but est de mieux comprendre de quel bois on est fait. Et de solder les transmissions « empêchantes » obsolètes encore actives dans nos vies.

La psychogénéalogie est un des outils principaux de cette thérapie. On part de données objectives (prénoms, dates, métiers, lieux…) et on les remet dans leur contexte socio-historique. On repère les similitudes, les shémas, les ruptures et les chocs pour émettre une hypothèse sur l’origine de nos propres « bugs ».

L’analyse transgénérationnelle est le processus qui accompagne cet outil. On explore la mémoire familiale inconsciente et ce qu’il en reste – d’incompréhensible souvent – en nous. C’est un travail en profondeur, fait d’émotions et de prises de conscience. Blocage, crise de passage, répétitions : cela permet de donner du sens au « c’est plus fort que moi ». De retrouver de la marge de manoeuvre.

Des fondements étayés

L’ensemble de ce processus thérapeutique n’est pas magique. Ce n’est pas non plus une lubie d’humains déracinés du  21ème siècle : l’analyse transgénérationnelle s’appuie sur une clinique solide et déjà ancienne. Le psychanalyste Carl Gustav Jung en est considéré comme le père, mais d’autres grands professionnels ont « pensé » la discipline.

La psychanalyste Anne Ancelin Schutzenberger (célèbre pour son best-seller « Aïe mes aïeux » paru en 1998 chez Desclée de Brouwer) a travaillé en particulier sur le syndrôme anniversaire (répétitions d’évènements à des dates ou des âges clés). Le psychiatre Serge Tisseron a magnifiquement dépeint le suintement du secret (et de la honte) sur plusieurs générations. Le sociologue Vincent de Gaulejac a raconté la force des loyautés sociales et de la névrose de classe. Et le systémicien Ivan Boszormenyi-Nagy ou le thérapeute familial Robert Neuburger ont dépeint le sceau du « mythe familial » et de la « loi du système » qui marquent si profondément notre psyché.

Ethnologie, mythologie, psychologie humaniste… L’analyse transgénérationnelle est à la croisée de nombreuses disciplines. Elle touche à l’inconscient collectif, même si chaque histoire familiale est singulière. Et chaque individu singulier au sein de sa famille.

Déontologie

Formée à l’Institut de formation à l’analyse transgénérationnelle GENEAPSY, je suis devenue présidente de l’Association des Professionnels de Généapsy en 2018, rebaptisée Mémoires des Arbres en 2020. Cette association a pour objectif de fédérer praticiens, futurs praticiens, superviseurs et didacticiens dans le champ du transgénérationnel (psychogénéalogie, systémie familiale, constellation familiale, thérapie par l’écriture et le récit familial) autour d’une même posture éthique. Elle s’est dotée d’un solide code de déontologie, auquel j’adhère et que je mets en oeuvre dans ma pratique. Notamment en ce qui concerne les précautions relatives aux respect de la vie privée et au droit au secret.